Méandres en Utah...


Après un bref stop à Monument Valley où honte à nous de n'avoir  même pas visité le parc Navajo tant prisé. L'énergie manquait et le besoin de repos était bien présent. Avec l'hiver qui nous court après, nous n'osons pas trop traîner. Se prendre une bordée de neige aux sommets d'un col n'était pas dans nos plans et nous avons pu l'éviter jusqu'à présent. C'est donc poussée par la fraîcheur que nous avançons à coup de pédales pressés sans nous accorder trop de répit. Car pour tous vous avouez, la scenic byway 12, la 95 et le tronçon de route pour la rejoindre (là où se trouve la mythique route  Moki Dugway, une route de gravelle de 11% de dénivelé durant 4 miles,) nous ont donné plus que du fil à retordre avec des montées à  ne plus en finir avec des pourcentages minimum à 8 %. Les nuits ont été fraîches et nous sommes  risibles avec notre accoutrement pour dormir, comme si nous partions en expédition d'alpiniste: cache cou, bonnet, collant , polaire, gants et double chaussettes pour Marc... Fait notable à préciser, la pluie a décider de ne pas se joindre à la partie, nous laissant au sec.
   
    Nous avons donc gagné la vue comme on gagne un prix après un marathon pas à pas , un coup de pédales après l'autre et cela dans des paysages changeant constamment. Ainsi nous sommes passés du désert au canyon albinos euh White canyon où la vision y est apocalyptique, des canyons à l'infini plus ou moins profonds dans un désert esseulé. Pas un village, peu de trafic, une vision d'attaque zombie nous a frôlé l'esprit et que nous étions les seuls vivants.  Les cyclistes ont l'air de pullulaient plus que les voitures en ses terres arides et reculées, nous en avons croisé pas moins de 6 en 2 jours se dirigeant comme nous vers le haut sommet du sud de l'Utah. Avec le froid  bien installé, nos journées démarrent plus tard quand le soleil monte et nous réchauffe un peu et s’achèvent avec la noirceur qui se présentent tôt à ce temps de l'année. Les paysages sont fantasmagoriques et digne de Hollywood qui nous en a gavé dans bien des films. Le soleil plombant est traître le jour, il nous faut nous crémer, chose que avec le froid glacé, nous omettons régulièrement et nous arborons un teint écrevisse pour faire caméléon avec les roches rouges. Nous nous  fondons dans le décors...

Soit depuis plusieurs jours nous grimpons pour mieux redescendre, avec un relief de montagnes et de canyons où il y a pas de place pour le plat ce qui nous fait souffrir des genoux. Nous nous demandions pourquoi après deux jours la route avait un statut de route panoramique mais aussitôt la question formulée, nous l'avons découvert.  The Hogback, tel est le sobriquet de cette partie de route sillonnant une crête bordée de deux canyons vertigineux, haute en altitude, étroite ( pas plus de deux voitures) et sans accotements. . . J'en ai même réaliser que j'avais le vertige et Marc qui contrairement à moi l'assume, ne faiblit pas, ainsi la route s'est révélée être un défi de non panique. Il faut dire que nous descendions à plus de 35 km/heure crispés sur les freins avec un pourcentage variant de 12 à 14%, tout en  nous enfonçant au cœur du canyon rouge à pierres "gruyères" (ce n'est que pure produit de mon imagination, n'aller pas répéter.. C'est dut à leurs nombreux trous.) . La vue est spectaculaire et la route dangereuse mais de toute beauté. Marc est d'autant  plus à féliciter qu'il grimpe les réserves d'eau pleine ( soit 10 litres ) au devant et pour la "journée off" de Bryce un pack de bières et des "goodies" en plus à l’arrière. Il semble invincible mais pour tous vous dire, il est le premier à éteindre sa lampe torche les soirs. Merci Marc de toutes ses prévisions, provisions.
 
Côtes après côtes, jour après jour, c'est l'arrivée à Bryce, après un autre dénivelé à se déboîter une hanche et avec une vue encore écœurante. Je fût un peu déçue à la vision de la forêt dans le parc mais un trésor se cache toujours un peu afin que vous n'y croyiez pas  .  Notre randonnée commence par un: "les photos de Bryce ne peuvent pas mentir", et dès l'arrivée, une vision panoramique sur les Hoodoos, ( cheminées de pierres rouges à l'infini ) nous plonge en un clin d’œil de la verte forêt au canyon multicolore. Nous avons pu y plonger comme on le fait dans une piscine et s'y imprégner d'une ambiance surréelle et calme où l'homme semble ne pas exister, comme si on était sur une autre planète. Il faut le préciser non pas pour que vous nous jalouser quoique peut être un peu, mais les photos sont loin de la réalité et l'ambiance échappe  bien souvent à l'objectif.

   Zion quand à lui est aussi difficile d’accès que Bryce mais non pas par son ascension mais de par le tunnel sur la route non accessible au vélo et dont le parc ne prévoit aucun service: il faut donc se trouver une "ride" et à l’instar de Bryce n'est pas plus spectaculaire que les paysages vues sur la route dés son entrée.
Sommes nous vraiment en train d 'affirmer cela? Sommes nous blasés? Allons nous découvrir la réalité de l'endroit en se baladant dans le shuttle et en faisant de la randonnée?

Ainsi Zion parcouru, ce sont les derniers au revoir à notre cher Utah, que nous quittons avec regret parce que l'hiver semble ne pas l'épargner. Maintenant direction l'Arizona, bonjour Grand Canyon puis Phoenix là ou la chaleur nous attend.
      Goose neck state park.

                                                                    La Moki Dugway.


Vue du sommet aprés 3 miles de labeur.
                                     
                                             Sur le bord de la rivére Colorado, Hite.
                                              Vue du sommet à 2926 mètres prés de Boulder.
                                                                   La Hogback.
                                                               Scenic byway 12.
                                               
                                                        Petite montée vers Escalante.
                                                        Pause déjeuner, rien ne vaut un chili.
                                                                    Bryce Canyon.












We love Utah...


Après un moment de détente à Salt Lake City où nous notre hôte Christy faute de pouvoir être présente, nous laisse sa demeure et sa coloc...Nous en profitons pour déguster les bières locales (qui sont ma foi très bonne et avec des jeux de mots à nous faire mourir de rire...) puis à cuisiner, chose que nous aimons par dessus tout et que nous ne pouvons point exercer en ces temps voyageurs...Donc en trois mots, nous nous gâtons.
De surcroît,  Salt Lake City, la deuxième grande ville croisée après Winnipeg durant notre périple et est une ville parfaite pour l'orientation avec son système de grille.
Après ces doux moments, le temps est au retour au vélo que nous prenons un peu les pieds de plomb car le vent de face ne nous lâche pas, ( nous le soupçonnons même d'attendre notre départ matinal pour choisir de quel côté il souffle) aussi en raison du "shotdown", du froid et des nombreuses côtes... Mais 8 miles avant Moab, c'est à dire à peu prés vers Canyonland, c'est la récompense, le désert ardu et venteux se transforme en canyon aux teintes rouges et avec en prime mesdames, messieurs, une charmante piste cyclable...
    Tous était fait pour nous plaire et nous charmer, mis à part le fait que nous avons trouvé le parc de l'Arche portes closes. Le récréation site Slick Rock, où dut au temps nous fait prendre une journée off pour profiter de sa vue spectaculaire, est un terrain de jeu parfait pour amateurs de quatre roues(quad), moto cross, vélos de montagne et hikers. Disons que cela se paye une vue pareille, 3 miles de montée à pic mais en haut de quoi vous faire perdre vos peines et misères. C'est  dés cet instant que notre malédiction saute, celle que je nomme notre bête noire dans nos moments de labeurs intenses...Nous ne savons pas qui sait et ce qu'elle nous veut mais cette satané malédiction, nous a été enlevé...Bye bye monsieur le vent dans la face , Bye bye la mauvaise humeur, Bye bye les portes closes des parcs et bonjour la grandeur de la nature qui continue à nous émerveiller et à nous laisser sans voix. Nous pouvons en conclure que l'Utah après tant de misères, on aime ça.
Désormais, nous sommes à Monument Valley où tous imprègne spiritualité et enchantement, il faut dire que même les rochers semblent prendre âme. Pour les novices, de nombreux films connus ont été filmé dans cette ère dont  le premier "Stagecoach" avec l’icône John Wayne en passant par "Thelma et Louise". Non, ce n'est pas parce que je suis d'origine française que je le sais, mais bel et bien parce que nous épluchons les brochures sur les attractions touristiques, notre petite lecture du dimanche.
 Nous en avons éplucher bien d'autres pour savoir que  la Moki Dugway, une route de lacets en gravelles montant de 1000 pieds "one shot",  nous attends, que quelques cols de montagnes à gravir aussi, des vues splendides à Natural bridge national monument, Zion et Bryce national parc et j' en passe... De bien beaux détours encore avant Grand Canyon car pour tout vous avouer, il est juste à quelques kilomètres de Monument Valley.
Il y a une semaine, face au froid s'installant, l'envie nous aurait surement pris d'aller direct une fois pour toute dans le sud mais donnons nous encore un peu de misère, de fil à retordre, d'huile de coude, euh de genoux, pour gagner le paysage...

                                                      Les couleurs d'automne de l'Utah.
                                                       Le désert vers Green River.
 
                                       8 miles avant Moab, aux portes d'entrée de Canyonland..
      Parc des Arches fermé....
                                                Moab, entrée du récréation area Slick Rock...

                                                                   Moab de nuit.
                                                        Arche Wilson vue de la route.
                                                           Vue du haut de l'arche.

                                                                   Pause déjeuner.
                      En direction de Monument Valley, les canyons et les couleurs terres de sienne se dessinent.

                                                 La vallée des dieux, juste avant Mexican Hat.
Camping sauvage dans le désert, belle vue.
                                     


Entrée dans Monument Valley.

"La traversée du désert" au sens propre comme au figuré...

                Ces temps-ci et bien plus qu'avant, nous nous sentons ne pas avancer et ce n'est pas faute d'essayer mais on dirait que le vent, le froid et la pluie ne veulent pas nous laisser en paix....Ce satané trio infernal. Rien est  prévisible et les journées s’avèrent des défis pour remplir nos objectifs.  Donc nous pouvons dire que nous ne parvenons pas, même à fort coups de pédalage à nous sauver de ce satané froid. Pour vous,en un mot: l'hiver...
Le vent, il viraille de bord en plein milieu de la journée pour nous casser les pieds et nous rendre la tâche bien plus hardie....De toute évidence, les gens en sont conscients et prennent soin de nous...Nous avons même eu une chambre d'hôtel à Arco,du luxe,merci Christine, et un lit douillet avec de bons repas concoctés par Bill et Charlène à Idaho Falls...Du bien beau monde bien sympathique....
                 Pour faire face à la terreur du désert  en Idaho et  au Nevada...et à son froid glacial, nous avons amélioré notre confort culinaire à coup d'ail et d'oignons. Des condiments qui vous paraîtront peu, voir pas assez délicats, ni en aucun cas une marque de mieux mais pour nous en tous cas, nous nous sommes trouvés bêtes de ne pas y avoir pensé plus tôt. En effet, leurs saveurs rehaussent tous plats et viennent donner bon goût...cru ou cuit..Nous avons même poussé le  vice jusqu'à nous acheter une mini riquiqui bouteille d'huile d'olive (nous faisons en finesse) et ce pour la maudite somme de 1$, je vous prie.... Il faut vous avouer que depuis le début, la gastronomie a été plus que négligé, le budget un peu trop bas et les conditions trop difficiles. Nous nous en sortons à coup de purée Mousseline (pour les connaisseurs) ou des  patates déshydratées,pâtes chinoises,  sachets de pâtes ou riz assaisonnés. Lourds secrets enfin révélés, honte à nous, en tant que fin gourmet. Mais où est le fromage? ...faut il vraiment vous le dire?...Velvetia, cheese weeze, tranche de fromage jaune à couleur dépassé...Je m’écœure à l'écrire. Où sont nos fins goût? Surement pas oublié, juste délaissé pour apprécier depuis les Etats unis, le doux goût du high fructose corn sirup que j'essaye d'éviter mais il y en a partout, au secours... Nous nous rapprochons de la frontière mexicaine et les épiceries ne font que nous le rappeler en étalant sur quelques rangées les produits mexicains que nous nous hâtons de goûter...Attention, le hot est vraiment épicé et essayer les patates douces au sirop, c'est pas extra, froid en tous cas....

Pour vous résumer un peu, nous avons quitté la belle et tranquille piste cyclable de  Grand Teton national parc pour nous enfoncer en Idaho où nous avons manqué de devenir fluo en traversant le désert pour nous diriger vers le monument naturel Craters of the Moon. Après Idaho Falls, où nous avons dut nous prendre une journée off pour laisser passer les orages, nous nous sommes engouffrés dans une zone de recherche nucléaire...Je pense que même si cela aurait été tendance de devenir fluo, cela nous aurait desservit niveau discrétion, c'est pourquoi nous avons bien vite abandonné le projet..;p

Il me faut vous parler de Craters of the Moon auquel nous n'avons pas su nous mettre d'accord qui de Marc ou moi à décider de ce détour (qui nous a ralentit et nous a surgelé comme des patates frites ....) Alors évidemment, on se rejette la faute. Le détour qui fut de toute beauté mais avec de vrais regrets au regard des conditions météorologiques devient alors le notre. Faire les 11 kilomètres aménagés dans le parc, dans une ambiance digne de Tim Burton où la vie y est presque absente hormis  rongeurs, rapaces et des grappes de touristes, nous a charmé... Imaginez un champ de lave érodée depuis 15000 ans ,( la dernière coulée de lave datant de 2000 ans, je vous laisse imaginer sa fraîcheur.) le tout parsemés de lichens, d'arbres décharnés,de fleurs sauvages dont le nom en anglais nous fait sourire ( monkeyflower, bitterroot, paintbrush et syringa). Un plaisir que de  traverser cet endroit unique qui jure avec la fraîche neige tombée sur les montagnes environnantes. Mais en contre partie, il a fallut braver 9 jours de vent "EVIL" qui attendait le matin de nous voir partir pour changer sa direction afin de nous atteindre en pleine face. Mais ne nous plaignons pas , notre cher Sam  faisant  la "Great Divide",qui a  partagé notre route et qui la continue désormais avec Virgile et Marion ( rencontrés  il y a deux mois à Dawson city), ils ont une neige par dessus les épaules.(bien sûr, ce n'est que expression, mais additionné au vent...). Alors, je prend mon mal en patience car marc reste humble et inatteignable face à mon ennemi déclaré  number one le vent...peut être qu 'au bout de  10 jours, il déclinerait mais je ne m' essayerai pas.

Veni, vidi, vici et nous voilà un peu plus concilié avec le vent après un détour un peu déprécié mais une vue imparable sur le désert et le lac de sel. De quoi nous en boucher un coin et me ra claquer le clapet. Et vlan, Noémie, la vue est juste infiniment la même et incroyablement hors du commun. Enfin, nous voilà en Utah prêt à affronter les beautés naturelles des parcs et à quitter le Nevada qui nous a parut morne et de tous les vices au comparé de la vertu de l'Utah..Qu'en penserons nous après tous ces parcs? Sera t il strictes et peu ouvert? Nous verrons bien.... Pour conclure, car il faut bien conclure, avec la situation budgétaire des Etats unis, qui loin de ne pas nous toucher, nous fait devenir des Angry tourists. Car pour vous en faire le résumé, tous les parcs nationaux des u.s.a sont fermés. Pour nous qui nous réservions quelques un des plus hors du commun en  Utah c'est à dire Parc des Arches, Zion, Bryce, Grand canyon, Canyon Land....Serons nous capable d'y aller? Notre détour, va t il se justifier car si ils ré ouvrent sous peu , nous aurons sauver du temps?
Nous ne vous cacherons pas que si ils nous aient impossible de voir tous ses  trésors nationaux, en plus de perdre de splendides et spectaculaires paysages, nous y laissons un budget endetté pour rien. Une pass annuel des parcs à 80$ pour voir juste Yellowstone c'est un peu coûteux, non? Nous vous laissons sur cette note un peu sarcastique et la suite au prochain épisode ...Grand Teton, national parc.


                               Grand Teton, national parc.                   À Arco, motel...

Vue avant le monument Craters of the moon.

                                                                 Craters of the moon.

                                                         Idaho Falls.
 Le canyon de Twin Falls.
      À Jackpot, repos face au vent.

                           À Wendover, Marc dépense le budget comme il se doit ici au Nevada.
                             
Désert du Nevada.

                                                       Désert de sel avant Salt Lake City.
Protestation"angry tourists, open the parks" que j'écris dans le désert.

                                   Pierre qui bouge seule dans le désert de sel.