Du Nicaragua au Costa Rica...

    En ce moment, ce n'est pas le changement qui manque. Entre les monnaies différentes, la culture et les kilomètres qui varient, nous ne savons plus vraiment où donner de la tête. C'est dans cet état d'esprit que nous avons pris une "lancha" (barque) pour le Nicaragua, un peu à la sauvette, je vous avoue... C'est à peine arrivé à la Union (au Salvador) que l’immigration nous demande de venir avec un capitaine de barque pour obtenir le  moindre tampon de sortie... Chose dite, chose faite... Moins de 5 minutes après, je rencontre un gars sur le quai qui me colle son cellulaire à l'oreille pour parler en espagnol avec notre capitaine qui fait déjà demi tour pour nous prendre. Je réussis à faire descendre les prix et nous voilà de retour à l'immigration pour faire les papiers et en train de commander des "pupusas" pour la route ainsi que d'acheter un melon pas prêt sous l'empressement puis filer dans la barque... Ainsi, nous évitons le Honduras ce qui nous sauve plusieurs km, un poste frontière et une monnaie différente... le tout pour seulement deux jours. Voilà pourquoi nous avons eu un faible à l'idée de la barque, changeant de moyen de transport pour deux heures. Le contraste à l'arrivée est d'emblée palpable, nous passons du beau pontons bien propre à un débarquement sur la plage de Potosi, les pieds dans l'eau, suivi d'un beau 16 km de piste en prime... Ici au Nicaragua ce n'est pas la misère qui manque, retour aux charrettes comme moyen de transport et aux bœufs avec charrue pour labourer. Nous en avions bien vu avant mais pas à cette fréquence... Nos premières impressions sont d'office bonnes. Les gens sont sympathiques et nous ouvrent volontiers leurs portes sans jamais se dire que nous pouvons être menaçant. Il faut voir les maisons faite de toit de paille où veaux, vaches, cochons, poules se disputent... Nous nous sentons ailleurs, désormais toute espace est exploités pour la culture ou  la pâture clôturant tous au passage et ne nous laissant pas d'autres choix que de demander aux fermiers pour camper. Le Nicaragua c'est plat... enfin par l'endroit où nous sommes passés. La seule grimpette: après Managua où nous sommes monté à 940 mètres pour rejoindre notre ami le vent qui ne nous lâchera pas jusqu'à  l'arrivée au Costa Rica... Ce n'est sûrement pas pour rien qu'à 25 kilométrés de la frontière il y a un parc d'éolienne qui ne se gêne pas pour en foutre à 15 mètres des maisons fermières avec en prime garde qui surveille et font leur ronde la nuit... On est loin des recours judiciaire pour nuisance au Canada. Bref, c'est autre chose. Un petit coup de cœur pour Léon, ville dans laquelle nous prenons une journée pour assassiner nos microbes (un rhume par 35 degré??) et découvrir les charmantes églises de la place. Donc après un passage dans une forêt d'éolienne sur fond paysager de l`île Omotepe, nous franchissons la douane un peu bordélique et bondée pour sortir du pays. Tous pleins de gens essayent de te soutirer de l 'argent et c'est pas parce qu'ils ont un uniforme que tu dois leur en donner... De ce fait 2$ on été investit en donation... Je vous rassure toutes la gagne avant moi c'est faite avoir... Ça n'excuse pas, je sais... Puis enfin après beaucoup d'attente, la délivrance: le tampon d'entrée au Costa Rica qui affiche ses couleurs dés notre arrivée. Ici la nature domine en maître... Des tonnes de sons d'oiseaux bizarres et de la forêt bien touffue à perte de vue... Bonjour les Colons et au revoir les Cordobas... Bye bye cerveza Tona et welcome Impérial... Nous entrons, comme dit un guide touristique dans "la Suisse de l’Amérique Central".

                                                               Au départ du Salvador.
Sur la barque.
L'arrivée à sur la plage de Potosi.

                                                                     Piste de 16 km.
                                                Pompe sponsorisée par le Japon, s'il vous plaît.

                                                                        Ville de  Léon.

                                                                   En quittant Léon.
                                                           Travailleurs dans les champs.
                                                                          Sur la route.
                                                             Volcan à l'horizon, matelot.
                                                             Briques fabriquées à la main.
                                                        Marc et ses crevaisons à la suite.
Trafic d'iguanes sur le bord de route... On mange quoi ce soir?
                                                                      Lac Omotepe.
                                             Dernier au revoir au Nicaragua avec une bière et un repas.
                                                              Entrée au Costa Rica.
Vue de la Cruz, Costa Rica.

Au menu: dénivelé, égrené de plaquettes de frein en sauce sueur..



Après 20 000 km tous se disloque et tous pète... C'est la loi, le matériel est fragilisé et c'est clairement après ce fatidique maudit 20 000 km que les ennuis mécaniques apparaissent  pour embêter notre quotidien. Faire une journée banale de vélo avec nous devient une aventure épique, Marion et Virgile peuvent en attester. Ces 15 derniers jours ont été fructueux en bris... Nous partagions la route avec deux compagnons, avec qui l'aventure fut fort agréable, pour leur faire subir nombre d'arrêts qui jusque là n'avait été que sporadiques. Pour faire le point , mon rack qui casse encore (merci Virgile pour la réparation de fortune avec un bout de métal trouvé sur le bord de route), Marc re-brise le sien pour faire la paire (vive les collets pour une réparation de fortune), mon moyeu arrière craque à me rendre folle. Des sons louchent émanent  des pédales de Marc. C'est surement le 20 000 km... on additionne un  terrain chaotique qui dégrade les pièces, un entretien aléatoire et voilà le résultat... Normal, n'en parlons plus car  la facture monte.

 Trêve d'aparté mécanique, ne désirant pas se la couler douce par une chaleur insupportable sur la route de la côte, nous choisissons la fraîcheur des montagnes... Cela complique un shouïa le trajet rendant le pédalage ardue et quelques peu fatiguant mais comme la vue est toujours au rendez-vous, c'est en cyclistes heureux que nous franchissons ces dénivelés de malades, suivant de peine Marion qui fonce comme une acharnée dans toutes les côtes quelques soit leurs dénivelés. Cela change de mon habitude d'y aller à vitesse tortue, j'aime prendre le temps car nous sommes vraiment à sa disposition. Il nous mène à la baguette et ceci même si nous essayons de lui faire pieds de nez par divers tactiques comme se lever tôt, il finit toujours par gagner et nous rappeler à l'ordre... "Il est temps de trouver un lieu pour camper, de manger, de s'arrêter"...
Nous ne pouvons pas conclure sur le Guatemala sans vous parlez de notre expérience du Marché. Anecdote entre d'autres...
C'est tel dans les souterrains d'un métro que nous nous sommes enfoncés dans les sous sols du marché de Quetzaltenango où la lumière fait défaut et les "gringos" aussi apparemment, au vue de la façon dont nous sommes accueillis... Ça n'a pas été mauvais, loin de là, c'est juste que nous n'avons pas l'habitude de nous faire assaillir. Et manger dans un "restaurant " au marché et être paisible ne se combinent pas. Les gens nous ont littéralement sauter dessus, voulant que nous mangions dans leurs "tiendas" et pas une autre , et nous, ne sachant pas quoi déguster, nous voilà pris au dépourvu... C'est par une litanie espagnol sans coupures, au jeu du qui criera le plus fort entre les "tomales", le" pollo" et le "rico" sandwich", nous ne savions plus où donner la tête. Nous avons même été surpris que la jeune fille soit parvenu à respirer dans son interlocution ininterrompue d'au moins 60 secondes. Bref, paniquée, je prend le bord avec Marc qui dérouté se sauve en courant dans les escaliers pour s'extirper de ce chaos... sous le regard ébahit de toute l'assemblée se demandant ce qui nous arrivait.  Nous ne sommes vraiment plus habitués à l'extra de monde passant la plupart du temps seuls sur nos selles. Pourtant j'adore le marché avec toutes ses couleurs, ses sons, ses odeurs... Mais c'en était un peu trop.

 Nous quittons ce cher pays, où le tourisme est  différent et dans lequel nous comptons bien revenir... Un mur sépare le Mexique du Guatemala: l’archaïsme des installations touristiques montre un tourisme de Backpackers plus "roots" peu nombreux et peu exigeant en matière infrastructures... Merci pour l'authenticité. Et pour nous, cyclotouristes qui traversons les petits villages, où les enfants n'ont probablement jamais vu de blancs, nous suscitons toujours une réaction s'apparentant à un mélange d'excitation, de surprise et de joie face aux extraterrestres sur deux roues que nous sommes pour eux.
 Encore dans la catégorie anecdote, pour citer Virgile, je "triche "en ne faisant pas toute l'aventure à vélo... car suite à une chute, je fait un bon 2 mètres sur le flan. Les freins à disques de la roue avant sur du sable dans une descente pentue pour le lac Atitlàn, cela ne pardonne pas. Faute de débutant, mais comme vous devez le savoir les freins à disque et moi avons une relation dangereuse... Résultat, plus d'égratignures, de frayeurs que de vrai mal et j'ai été pas mal chanceuse au dire de Marc qui était aux premières loges  pour en témoigner. Et lui avec ses freins sur jantes, qui manquent cruellement de puissance, est parvenu à ne pas s'additionner aux dégâts. Nous sommes passés de plus de 3000 m à 1600 m sur une courte distance entre Quetzaltenengo et San Pedro  donc  je vous laisse vous figurer le degrés de pente, combiné à un terrain caillouteux, sablonneux et parsemés de voitures, "chicken bus", camions fumant des freins ou, dans le sens contraire, peinant de leur moteur. Nous avons dut effectuer le trajet sur 2 jours et ceci malgré le petit 100 km les séparant. Ce sont surtout les 15  derniers km au compteur qui nous achèveront... Il nous faudra 4 h pour les réaliser et cela même avec une forte tendance au précipice. Nous avons dut plusieurs fois nous arrêter pour laisser reposer les freins brûlants de Marc (les jantes menaçant de faire fondre les pneus), de plus il n'a pas vraiment pu profiter du dénivelé descendant, manquant cruellement de matière pour ralentir son "cargo" trop lourd. Il a du y aller à pied retenant sa monture à bout de bras. De surcroît, la vue n'était pas non plus au rendez vous , ciel nuageux couvrant le lac ,nous privant du cadeau du paysage. Nous nous reprenons en prenant la barque pour quitter le lac entouré de volcans par un temps clément.

Après moult côtes et descentes, l'ultime ascension d'une force du tonnerre, nous attendait et nous a tous achevé. Le but étant de rejoindre la route des fleurs, pour quitter le Guatemala. Troquant nos quetzals pour des dollars américains, les tenues traditionnels colorés pour un unique tablier blanc pleins de rubans d'une unique  couleur, les fruits et légumes peu nombreux du Guatemala pour la multitude du El Salvador et ses incontournables "pupusas" si vite adopté... En passant les bananes et autres fruits au chocolat, ont à notre grand plaisir gourmand passés avec succès, la frontière, nous voilà au El Salvador. Les villages  dés lors que nous avons traversé, regorgent d'une authenticité propre au pays, place aux petits endroits coquets, pleins de fresques murales, de mosaïques, d'arbres gigantesques, de fontaines et de poteaux peint sur coulis de sourires et de papotages salvadorien. Avec comme dessert, les vélos des travailleurs chargés de bois, des glacières remplis de 1000 découvertes culinaires, de paniers au contenus mystérieux, des femmes portant fagôts sur la tête entre autres choses bien pomponnées en jupe... Bref, encore un beau pays qui s'ajoute à notre liste de coup de cœur et dans lequel nous avons peine à croire qu'il y a autant de misère et de violence... Les surprises ont  été au rendez vous, prouvant la sympathie et la générosité des Salvadoriens... une fillette nous offre deux jus de mandarine non sans nous demander un autographe, de même qu’après moult arrêt papotages ce qui fait que nous n’avançons pas, deux gars nous donne même de l'argent... la seule erreur fut d'entrer et donc de sortir de la capitale San Salvador, une erreur de taille, pour la bouffée de pollution inhalée dut au trafic intense et dangereux, le tout avec un accotement  remplis à l’instar des volcans voisins de cratères...

Le temps est aux grandes révisions et réparations des bicyclettes pour un bon prix dans un vrai "BIKE SHOP", se nommant La Popular à San Miguel, un dernier au revoir au El Salvador qui s'occupe de nous voir repartir avec des vélos comme neufs.

                                      Vue du trafic de Quetzaltenango.Photo de Virgile Charlot.
                                                                    Le marché.
                                                                   Femme dans la rue.
                                             Vue en sortant de Quetzaltenango,Guatemala.


 Descente vers le lac Atitlàn. Photo de Virgile Charlot.
                              Illustration de l’accueil Guatémaltèque après un coucou. Photo de Virgile Charlot.
                                                              Vue sur le lac de San Pedro.
                                     
                                              Embarquement.Photo de Virgile Charlot.
Vue de l'autre côté du lac et du volcan San Pedro.

                                                                  Champs de café.
Marc, les pubs de boissons pas cher et les calandriers.
       "Chicken bus". Photo de Virgile Charlot.
                                           Camion de canne à sucre.Photo de Virgile Charlot.
                                                   Au El salvador, nous cherchons où camper.
                                           Sur la route des fleurs en direction de San Salvador.
Un "traineux de bois" sur son chariot à roulettes.


Marc fait des blagues avec Rambo. Photo de Virgile Charlot.