Fast food du paysage ou Yellowstone...

Que dire après tant d'épreuves traversées pour parvenir au parc; l'attente interminable du rack,le retour au vélo après 5 jours(c'est comme la première fois, il faut retrouver équilibre et confiance), le vent de face en repartant vers Red lodge, la pluie et le vent qui me font tomber  du vélo ou tout simplement le col de montagne à 3335 mètres( en fait ce n'est pas un col, c'est juste le sommet de la montagne)... Nous aurons essuyé avant d'arriver à la station ranger du parc:
 -tempête au sommet de la Beartooth,
- neige au réveil de celle ci, mais une vue à couper le souffle. Un col de montagne que  je comparerai cela à un accouchement malgré que je n'en ai pas vécu, désolé si la comparaison n'est pas à la hauteur...Bref, la montée est difficile et ce pendant des heures, il faut se motiver avant car c'est une épreuve aussi bien mentale que physique et au sommet à la fin de l'épreuve qui me semble interminable, l'oubli face à tant de beauté du paysage, face à la fierté de se dire: j'ai réussi...le pur moment magique qui efface tous les maux de genoux, l'épuisement physique, le moral souvent dans les talons...et j'en passe...Le  bonheur.
La pluie , grêle, vent et froid ont aussi contribué après la Beartooth à notre misère, ce qui explique le peu de photo, trop transi de froid pour sortir nos menottes...
L'accueil a été glacé et le moral mis à l'épreuve...merci les gens du parc pour le thé et café chaud, les hôtes des campings  pour le bois, afin de tenter de nous réchauffer... Le travail a été  dur et plus que jamais nous nous sentons fatigués d'avoir tant grimper et du froid ..Yellowstone a dut se mériter , les paysages sont beaux mais pas plus extraordinaire qu'ailleurs mis à part ses geysers, que dire que si les touristes ne gâchaient pas toute la beauté, nous en serions émerveillés...Les gens se garent au milieu de la route pour une photo d'un pauvre bison, désormais traumatisé de paissait à deux mètres de la route, face à la horde de personnes stationnées, le pointant comme une arme de leur caméras, appareils photos avec téléobjectifs de fou. Il y a aussi les gens qui nous prennent pour de la "wildlife", à croire que des cyclistes, ça n'existe pas partout, ils vont même pour les plus téméraires jusqu'à faire demi tour pour nous prendre en photo. Je suis à la veille de foncer sur un, tel un wapiti que nous avons pu  voir à l'oeuvre sur des touristes...Où est la communication verbale ou gestuelle? où est le respect? Peut être que c'est ça qui fait un grand photographe de s'abstenir tel Henry Cartier Bresson de prendre en photo sa femme malade par respect, alors qu' il savait sa meilleure photo à vie lui passer sous le nez. Ah, triste désolation de ne pas profiter de voir plutôt que de faire voir. Où nous mène la technologie?Précisons par pure fantaisie, que les accotements sont inexistants et les touristes armés de leurs bus R.V ou de leur trailers  sont bien trop pressés de se rendre, où ,nous ne le savons pas?( Il me semble que moi même, j'aurai tendance à lever le pied pour avoir le temps de tout d'admirer...)Ce qui crée un environnement tantinet dangereux  pour nous cyclistes. 
Voulant prendre le geyser en vidéo pour une surprise , je me suis demandée si tout le monde faisait de même ou c 'était juste pour l'oublier dans le coin d'une mémoire d'ordinateur bien trop pleine juste après l'avoir visionnés à ces compères....  Les gens aussi s'approchent tellement prêt des animaux, pauvres bêtes ou peut être sont elles juste exhibitionnistes et bien contentes d'être célèbres? À chacun son heure de gloire. Nous en avons profiter de la "wildlife", cris du wapiti à n'en pas dormir de la nuit, bisons à foison, elks sur les geysers, antilopes, deers qui traversent les routes comme des dératés sans regarder pas étonnant qu'on voit tant des écrasés... Ce fut tel un safari et extraordinaire.
Une chose que je n'ai pas mentionné et dont personne ne parle tel un secret ben gardé, c'est belle et bien l'odeur de Yellowstone...L'odeur de souffre entre autre à l'approche des geysers qui piquent au nez. Marc en était que trop content de faire passer ses flatulences sur le dos du parc...Nous nous  sentons bel et bien sur un volcan actif et à cette idée, je frémis un peu.... Une balade au clair de lune dans les geysers , à fini par nous conquérir et à jamais Yellowstone restera gravé dans nos mémoire.
C'est avec un immense plaisir que nous quittons Yellowstone pour Grand téton car nous avons réussi à nous sauver du froid et de l'hiver à venir, de la frénésie touristique qui nous fait perdre la tête...Sommes nous fait pour les parcs nationaux ? Telle est la question....Et aussi car nous nous dirigeons vers d'autres merveilles qui vont en tant que Française me refaire râler, vous en déplaise, mais m'épater que d'avantage sur la force de la nature et de son pouvoir mystique. Je divague, trop de beauté me rend comme sur une autre planète. J’espère savoir toujours en profiter...

 Red lodge, le temps d'une bière.
vue de la Beatooth
                       

                       
                                                    Au sommet de la passe de montagne.

                                                   Réveil sous la neige le lendemain de la Beartooth.

                    L'arrivée dans Yellowstone avec la pluie. Col fermé pour cause de neige, nous attendons.
                                                                         Vue du col.


Balade sous la lune parmi les geysers, à Norris, Yellowstone.
                                                   Le gel, nous sommes un peu tard en saison.





                                                                      À la sortie du parc.
                                                              Grand Teton, national parc.

Le porte bagage rime avec vacances...



Nous étions trop presses d'arriver au Wyoming afin d'y découvrir les milles merveilles de Yellowstone et grand Téton ,que Notre cher Montana lui jalousait notre présence future. Le sort en a décidé autrement et nous voilà bloqué à Columbus dans l'attente d'un colis . Il  me faut vous compter la mésaventure, si vous vous souveniez bien , il y a de cela quelques mois , mon support à bagages décida qu'il méritait attention . Après la cassure de deux de ses 4 branches, nous étions arrêtés deux pas de l'entrée de  l'Alaska highway où il avait subit chirurgie et autres opérations délicates pour lui donner une contenance. La greffe avait prise et le rack en été renforcé par deux écrous plantés à l'intérieur des deux tiges à vif. Encore merci à Bob, qui lui avait sauvé la vie. Mais nous revoici juste avant l'ascension de la Beartooth qui est à 1 journée et demi d'ici en vélo avec un support qui lâche son dernier souffle de vie. Marc tente l'électrochoc pour le maintenir en vie les 16 miles restant dans le but d' arriver dans une ville, mais quand la mort attrape, elle ne lâche pas. Fin décider à sortir de Reed point, je stoppe la première voiture pouvant transporter "post it"mon vélo. Bill, mon chauffeur, pour ce temps, nous a gentiment transporté pendant que Marc se faisant sang d'encre pédale comme un dératé pour espérer me rejoindre au plus vite. 
La décision se fit courte à prendre, il faut un nouveau rack, pas de réparation de fortune surtout que nous allons être dans des endroits reculés par les geysers. Ayant pris contact avec la compagnie quelques jours auparavant, qui nous offrait de nous en livrer un neuf, nous avions convenu de Salt Lake city pour la livraison mais au vue de l'urgence nous avons fait annuler l'envoi pour la charmante ville de Columbus. Il ne va pas sans faire remarquer que la compagnie TOBA nous a offert un service après vente de toute qualité, faisant son possible pour nous accommoder dans l'urgence et ceci avec une rapidité à la Carl Lewis. Mais les services postaux eux, ne sont pas aussi prompt à livrer marchandise et  étant dans une petite ville les livraisons ne s'effectuent pas le weekend. Donc, nous sommes en vacances forcés pour 5 jours. Le temps est à la détente, lecture, films, merci encore Sam pour les nombreux films car  tu as upgrader notre sort. Nous qui n'aurions jamais osé s'accorder autant de repos, nous y voilà forcés. La ville est parfaite pour cela, un camping gratuit à deux pas du centre ville, beaucoup de service, une population sympathique. Nous avons même un chat semi "sauvage" qui nous a adopté et vient nous cueillir après chaque absence des caresses et mots doux que nous manquons pas de lui infliger. Je l'ai même surnommé Vitamines car elle ne cesse de bouger et nous apporte du bonheur....bref nous voilà désormais plus que prêt pour l'ascension tellement attendue, engraissés , les genoux réparés, le corps reposé avec une envie insurmontable de toutes épuiser l’énergie accumulée en ces 5 jours.
"Tous vient à point à qui sait attendre." tel a été la devise, et enfin la route nous ouvre son bitume, ses accotements, ses moteurs, son odeur de pétrole, son vent....
                                                  Marc et notre chat adoptif pendant 5 jours.
                                                               Ici les arbres sont énormes.
                                             Vue du camping, sur la rivière Yellowstone.
                                                                  Columbus, Montana.
                                                                       Avec Vitamines.

                                                       Petite philosophie de "trottoir".
                                                                        Le camping.
                                         Notre deuxième emplacement, trop de bruit au premier.
La délivrance, enfin nous traversons le pont tant convoité depuis 5 jours.

Deux cyclistes au pays des cowboys.

       Le Montana, que nous ne connaissions pas vraiment, fait partis désormais de nos coups de cœur... et non pas seulement car cela fait changeant des montagnes mais bel et bien parce que voir des étendues quasi désertiques  indéfiniment , c'est beau tous simplement. Les champs et  prés, remplis de vaches et chevaux ,à perte de vue ont  su nous conquérir. Les paysages  changent drastiquement ici en effet nous passons de la montagne, aux prairies en passant par la forêt en un clin d’œil. Le seul Hic , l’intermittence des accotements passant sans raison apparente du "j'ai trop de place", quoique l'on en ait jamais de trop en tant que cycliste zigzaguant comme je suis, à "pas du tout". Pourquoi? Nous nous en creusons encore les méninges. Control Man, pour ceux qui le connaisse, a réclamé en tant que parano du dépassement de la ligne blanche, cette légère précision.

La "going to the sun" (la route traversant le parc Glacier et qui nous a mené vers la prairie) marque notre amour pour cette contrée, chaude le jour et orageuse en fin d`après midi. Un col  avec vue sur l`immensité et la grandeur des montagnes. Nous avons pu aussi explorer les terres indiennes en pays des Blackfeet, de toute beauté mais ou le problème "first nation" reste le même qu'au Canada, hormis qu'il y a plus de chiens errants. Effectivement, nous avons pu avoir un  compagnon de route indésiré durant 4 à 5 miles. Nous nous étions dit que si il nous avait suivi 4 jours à notre détriment, nous l'aurions adopté.
 
A peine 150 ans que l'homme blanc a fait son apparition dans la région, nous pouvons aisément au vue de l'immensité territoriale et de son relief se figurer les indiens chassant le bison, les couchés de soleil d'un rouge sanglant tranchant avec l'aridité des terres jaunes parsemés de vert prés des cours d'eau...il faut aussi penser que les grizzlis et autres wildlife pullulaient en ces étendues jusqu’au Mississippi.

Que dire de plus mise à part que les gens ici sont d'une extrême gentillesse, réservé, modeste et très accueillant, merci à Dowy, Ralph, John, Trisha, le gars de St Mary qui nous propose des barres énergétiques en pleine montée et j'en passe. Maintenant équipé  pour le plus haut col ever avec un polaire qui s'est avéré être une épreuve à trouver, d'avantage que les passes de montagnes, car ma taille semble être un standard juste pour enfant. Eh oui, j 'ai une belle étiquette à l'intérieur pour y inscrire mon nom et mon adresse, cool.

L'heure est désormais à la préparation mentale pour la Beartooht highway qui promet d'être spectaculaire mais difficile, un beau col à plus de 3000 mètres. Une première pour Marc, alors imaginez pour moi, un peu terri-attrayant... En autre chose pour ne pas me rassurer, Marc, notre fan du "toujours plus vite, toujours plus haut", espère fort que la météo soit de notre bord afin d'éviter la tempête de neige. Mais grâce à Dowy, nous avons une couverture de survie donc pas d'inquiétude. Nous avons pu aussi nous rassasier à souhait, donc les réserves de gras sont là.  Les épiceries sont très bon marché, me faisant revenir avec pleins de sacs au grand désespoir de Marc qui se demande toujours comment on va bien pouvoir traîner toute cette bouffe. Monsieur Budget semble être plus heureux aux Etats, nous pouvons même en bon amateurs de microbrasseries tester des bières plus régulièrement. J'aime ça moi, les USA.

Les portes de Yellowstone sont tout juste devant nous et le parc nous accueillera avec grand bonheur. En prévision, Geysers, cri du wapiti, des paysages troublants et épatants et encore et toujours la motivation , le fun et la bonne humeur.

Que me réservera Marc, mon tendre bourreau, après une passe de montagne aussi haute, j’espère être tranquille jusqu'au Pérou ?...ne dites pas amen car Marc a plus d'un tour machiavélique dans son sac pour me rendre le trajet pittoresque.

Noémie
                                              Biche et son faon, prés de notre spot camping.
                                                           
                                                  En grimpant, la "going to the sun".
                                                                 Going to the sun.
                             Vue de la pass, une partie de la route qu'on a grimpé, parc national Glacier.

Coté descente.
                                                  Lake St Mary, parc national Glacier.
                                                         Les prairies du Montana.

                                              A l'entrée de la Lewis and Clark, national forest.
                                             


                                                               Relief du Montana.