De Medellín à la vallée de Cocora...

       Mede quoi et Coco quoi... Medellín, c'est une des 4 villes principales de la Colombie avec Carthagéne, Bogotá et Cali (c'est de cette dernière que nos chers compagnons  reviendrons en sol canadien épuisés de beauté et de grimpouillette des montagnes). Medellín,c'est aussi là que Roque, Rosalba et Dany, nous ont hébergé et pouponné pour trois jours avant de reprendre notre  route, à tel point  que ma roue de vélo, 5 km après notre départ, décide de rester sur place... Il s'en est suivit un aller retour en taxi pour changer la satanée roue... enfin le problème de craquement semble avoir une source claire et désormais s'en est finit du bruit... Une journée de perdue mais une roue neuve de gagnée. J'ai oublié de vous dire que nous avons profité de la ville pour faire une petite beauté à nos vélos: des patins de freins en extra et une selle neuve pour Marc (quel dépensier, il aurait quand même pu garder son bout de bois qui lui servait de selle tout de même), nouveau porte bagages pour moi (l'autre s'est re re et brisée, propriétaire trop casse cou qui devrait ralentir dans les resaltos, dos d'âne), des shifters neufs (il commençait à avoir des ratés et il fallait bien changer de couleurs!) et de beaux gants sorties tout droit de chez Garneau afin de peaufiner le style (ça il était vraiment temps quant tu en as plus)...
 À vos selles, nous vous emmenons dans les zones de café, prenez votre souffle: ça grimpe! Chaud les mollets: ça ne fait que yo-yo et amenez votre liquette: il fait un peu frisquounet... C'est partit l'aventure. Le paysage est typique et resplendi, ce ne sera pas le cas d'Alex qui subira une foudroyante" je ne sais quoi", qui le mettra au lit pour une journée et le barbouillera un chouia pour le reste. Il faut préciser qu'il a grimpé une grande côte  (si peu ma foi) avant que l’orgueil lui dise "tu peux" et le corps" tu peux pas"... Alors, c'est une jeep qui le mènera pour les derniers kilomètres, mais chut. Nous, nous en profitons pour voir local à Chinchina, non pas boire local, enfin si un peu peut être sur  fond de billard français et d'aguardiente (un succédané de pastis à base de canne à sucre). La ville ne s'appelle pas "tchin-tchin "-a pour le fun. Direction Coco quoi déjà , Cocora cette vallée mythique proche de Salento, petit village perché dans la montagnes.La montée pour s'y rendre ne manquera pas de tenter de nous épuiser, nous l'avons tous les 4 déjoué avec brio et fierté (Marc 15 minutes avant tout le monde). Depuis Medellín, nous aurons essuyé quelques tempêtes de pluies diluviennes ,atterri dans un auto motel pour passions secrètes qui dépasse les préjugés par sa propreté, dut nous arrêter dans un hôtel de luxe seul lieu à la ronde dans les montagnes avec bières dans la piscine et vue sur le canyon, subit la mauvaise humeur Noemiesque, été embêté par les Cucarachas (coquerelles),enfin Alex surtout, avons enduré les assauts contrôlant Jutraesque, été ralentit par Lucas dont les  jambonneaux refusent parfois l’excès de côtelettes, résisté aux tentations de redescendre les côtes trop pentues dans l'autre sens, musclé nos gros jarrets davantage, sué notre vie et bien plus encore. Bref nous aurons mérité de voir les merveilles de la vallée de Cocora.
 Il aurait fallu que vous puissiez voir les yeux fières et pétillants de notre Cher Don Lucas en arrivant  sur la place après la montée courte mais intense (genre 20%) pour y accéder. Il gonflait bien le poitrail et Noémie aussi d'ailleurs mais pas trop quand même, restons  humbles. Il faut dire qu'il a beaucoup progressé depuis Carthagène.
Depuis les fulgurants progrès de Marc en espagnol, il n'a plus beaucoup besoin de moi pour la traduction, au secours, j'ai peur qu'il m'échange contre un lama au Pérou. Il se renseigne pas mal niveau force armés, de ce fait nos prévisions itinéresque (oui, je l'invente celui là) sont pas mal chamboulées par nos amis militaires qui nous ont fait une mise en garde qui sonnait  "interdiction pas de passer" par le parc national Las Hermosas trop isolé et non contrôlé par l'armée et encore moins par la police. Alors adieu le parc avec son plateau à plus de 3500 mètres, ses lacs et sa végétation particulière. Pour combler notre envie de nature et de grands espaces, ils nous ont quand même proposé une alternative qui n’apparaît pas sur les carte: la piste de La Linea entre Salento et Cajamarca. Sécurité oblige, quand l'armée descend exprès de son jeep pour  te dire que non tu ne passeras pas par là et te montres un endroit, tu sais que tu fais mieux de les prendre au sérieux...Alors c'est ça... on plie face aux FARCS plus  présents qu'on ne le pensait. Au final, ne pouvant franchir la cordillère près de Cali, c'est à trois jours de route plus tôt que nous devons quitter nos amis. Merci les gars d'avoir agrémentés notre quotidien, merci Luc de nous avoir ralentit, Alex de n'avoir jamais faiblit (excepté une fois au chalet)...
En raison du fait que  nous ne sommes plus que deux et que Marc n'a plus besoin d'adapter l'itinéraire pour éviter les plus grosses côtes, emprunt d'un désir, voir d'un besoin fou de se retrouver dans les montagnes, il se venge en décidant de passer la cordillère par  la fameuse piste de la Linea  qui a des allures de chemins de vélos de montagnes. Et effectivement c'est plus une piste pour aguerris que pour cyclotouristes en mal de montées. Cela aura été rude et ce se sera soldé par deux jours de grimpette ardue à raison de 35 km par jour, nous finissons "sur le cul". Cependant, nous avons amplement été récompensé par la splendeur du panorama avec ses Wax palms, l'arbre emblématique de la Colombie et plus grand palmier du monde. À couper le souffle! D'ailleurs il y avait une côte pour couper celui de Marc l'obligeant à descendre de Cargo, une première (j'avoue ce ne sont pas les 10 litres d'eau qui aide mais 20% d'inclinaison dans la bouette, gravelle ,nids de poules). Il a même dit que nous étions cinglés d'avoir pris cette piste, je commençais à me demander si y avait que moi et les rares personnes qui nous regardait passer l'air hébété qui se posaient la question.

Avec Rosalba et Roque, il ne manque que notre cher Daniel....
                             La montagne que Marc a nommé "piquante" sur le chemin de Bolombolo.
                                                            Notre nouvelle équipée.
                       Chacun réagit à sa manière après les côtes. Une chance que je prends la photo.
                                                   Après un gros orage, vers Pintada.
                                               Campement à la ferme proche de Chinchina.
  Alex est terrassé par une sorte de tourista, nous le laissons entre les mains de bons samaritains qui s'arrêtent                                      juste devant le panneau pour appeler les ambulances.
                                                         La plaza de Chinchina.
                                                Vue surplombant Chinchina et ses alentours.
                                                                  Champs de café.
                                                                            Pereira.
      Pour accéder à Salento nous devons grimper. Réaction de Marc face à la côte qui ne fait que débuter.
                          Sourire aux lèvres, Luc parvient sur la place de Salento. Beau progrès, señor.
                                                      Les rues désertes de Salento, tôt le matin.
                                Visite d'une plantation de café.On est pas mal coquet avec nos paniers.
                                                              Vue de la piste la Linea.

  Etat de la piste, seul chose que l'on ne voit pas le degrés d'inclinaison, allez Marc encore 10 km et c'est le                                                                                 sommet.
                                                             Halte déjeuner au refuge.
                                                           Au top! Plus haut que les nuages.

                                      Parmi les Wax palms, les plus grands palmiers du monde.

                              Avant la pluie diluvienne quotidienne, un peu de sport de haute voltige.

                      Vue sur Cajamarca. Allez  il en reste encore un peu pour revenir sur une vrai route.


Enfin de retour sur la route!

        Suite à une semaine d'attente et de douce acclimatation de la Colombie, sous la chaleur de Carthagéne, nous repartons cette fois avec 3 compagnons , directement venus du Québec.

Après le départ, la différence entre la ville et la campagne se fait vite sentir. Passé quelques bidonvilles, nous voilà privés comme beaucoup de gens  ici, de confort: oui, il y a des gens qui vivent dans des maisons de boue à l'ancienne perdues au milieu de nulle part. La Colombie nous aura pour le moment marqué par cet écart gigantesque entre les pauvres et les plus riches. Cependant la gaieté des gens ainsi que la joie de vivre respirent et semblent transcender cette inégalité, d'autant plus à Carthagéne, où les gens prennent un véritable plaisir à se retrouver bière en main, au bord des chemins pour jouer aux cartes, bavasser, profiter...

En  Colombie,nous retrouvons une luxuriante végétation riche en oiseaux de toutes  sortes, des combats de coqs fréquents qui semblent faire partie de la culture, des militaires "en veux-tu en voilà", des populations qui réagissent comme si les extra-terrestres débarquaient à notre vue. Mais il faut préciser que nous avons emprunté des routes plus pistes qu'autre chose puis nous nous sommes enfoncés dans la campagne où les touristes étrangers ne s'aventurent pas. Et où parfois tu prendrais bien une assurance vie juste pour rouler sur ces chemins digne d'une course de cross country.

Soulignons que cet hiver au Québec, il a fait particulièrement frisquounet, le tout accompagné d'un enchaînement de tempête neige sur tempête de neige. Tout ça pour vous dire que nos compatriotes l'ont eut dur avec le soleil de plomb, la chaleur étouffante et l'humidité suffocante. Même pour nous, qui nous sommes "pseudos" acclimatés depuis le Mexique, nous trouvons la chaleur insupportable alors je vous laisse vous imaginer leur sort.

 Les 5 premiers jours ont été riche en épreuves, résumons les juste pour nous plaindre un peu.
 Le premier nous manquons de perdre Luc de chaleur. Le second la chaleur nous atterre tous, Luc arrose son passeport de Gatorade et les multiples crevaisons débutent. Le troisième après une nuit de musique à réveiller les morts proche de la finca qui nous a accueillit comme des princes, c'est le fameux dimanche maudit: nous finissons en deux groupes et de nuit (l'équipe despacito composée de Luc et de Noémie puis celle des tri-bleus (jeu de mot pourri avec les "tripeux" car ils portaient tous un t-shirt bleu,bref) composée de Vincente, Alessandro et de Marco). Nous sommes scindés en deux groupes suite à une série d'ennuis mécaniques improbables sans aucun moyen de communiquer, avec en fond la nuit tombante. Nous nous retrouvons tous le soir venu aidé par une âme charitable transportant les tri-bleus en pick up devant  une hospedaje un peu beaucoup  plus que miteux où les despacitos les attendait impatiemment sur le bord du chemin...Il faut vous spécifier qu'à date trouver un hôtel avec un service minimum, c'est à dire de l'eau qui coule, est compliqué alors pour  avoir du net, je vous laisse vous imaginer le défi. Puis vint le 4e où l'invincible Marc semble perdre sa kryptonite et se voit assailli par une tourista qui le met au lit dans le premier hôtel du coin pour la journée. Une chance que celui-ci hors de prix pour le pays, se trouva en bord de la mer des caraïbes. Rien de moins pour profiter quand Marc essaye de survivre que la piscine-bar s'il vous plaît. Mais rassurez-vous,il récupère ses pouvoirs fort heureusement en fin de journée. Comme les mauvaises nouvelles viennent souvent par paire ou trio, nous y ajouterons des démarches plus ou moins fructueuses avec un internet intermittent pour tenter de régler le problème de passeport de Luc et sans succès. Le 5e après un détour de Vincente en taxi pour récupérer ses bigorneaux oubliés dans l' hôtel sans douche, nous décidons de trouver un moyen de transport pour Turbo afin de sauver du temps précieux pour Vincent qui décolle dans moins de 9 jours de Medellín. Avec le rythme et les déboires des derniers jours, arriver dans les temps, aurait été impossible. Soit en cherchant notre solution, nous sommes assaillis, je dirai même agressé par une horde de gars qui se disputent pour nous trouver une solution dont le but et de nous emmener à Turbo.Je vous passe les détails mais tous cela finit par me mettre très mal à l'aise de voir autant de monde autour de moi et de plus est qui veulent tous décider pour nous. Au final, on se retrouve dans un autobus roulant à pleine vitesse, portes ouvertes sur les routes mi asphaltés, mi cabossés, manquant d'écraser tous ce qui se trouve sur son chemin. Nous arrivons à Turbo avec des vélos ayant subit maintes chocs sur le toit du dis véhicule... Nous sommes contents, c'est le départ prise deux.
Le 6e jour, nous couronnons la journée par 15 kilomètres dans un noir profond, éclairés par la lumière d'un seul vélo et arrivons vidés au village.
Enfin le 7e jour, nous trouvons un semblant de rythme ainsi que de cohésion de groupe malgré la chaleur qui a encore raison de Luc...
 Des mésaventures, il y en a pleins d'autres mais nous vous laissons le soin de nous écouter en personnes quand nous rentrerons;p

La grimpette pour  rejoindre Medellín aura été tout défi pour Luc. Il aura eu besoin de l'aide d'un camion une journée puis d'une moto-taxi une autre dans le but de nous attendre au top  en profitant  par la même occasion de la belle vue matinale sur les montagnes ennuagées. Il nous aura toujours attendu patiemment sourire aux lèvres au sommet. Enfin Luc continua non sans mal  les derniers jours jusqu'à Medellín, ce qui est toute à son honneur. Bravo le vieux.

Grâce à Carlos, un passionné de vélo de montagne qui nous embarque dans son pick up, nous passons le tunnel de 6 km interdit aux vélos et la ville non sans une grande satisfaction en voyant le trafic chaotique et ce que cela aurait impliqué de la traverser en vélo. Un grand merci Carlos.   Nous arrivons littéralement épuisés en ville chez Rosalba et Roque, les parents de Gloria, une amie, qui  nous reçoivent tel des rois. Place aux remplacement  pour la seconde fois de mon porte-bagage qui aura subit les aléas de la route colombienne, à la visite, aux découvertes et au repos.

Jusqu'à présent la Colombie est à la hauteur de nos attentes, les paysages y sont aussi variés que magnifiques. Même si les conditions sont assez difficiles voir extrêmes (en raison du dénivelé de malade, de l'état des route et de la température asphyxiante) cela n'entrave pas le plaisir que nous avons de rouler dans ce pays. Ceci en grande partie grâce aux colombiens qui en tout temps sont aussi souriants qu’accueillants.  Nous ne pouvons qu'être séduit par la Colombie. Viva Colombia!

Vieux Carthagéne.
Coucher de soleil sur Carthagéne.
Les rues fleuries.
Les couleurs Locales.
                                                Getsemani , quartier populaire de Carthagéne.
                                             Les coqs devant l’arène avant les combats, Uramita.
                                                     Les lagunes proche de Carthagéne.
                                                               La team à la campagne.


 Les plages paradisiaques de Tolù et              de Cavenas.(à droite)
                                  Pendant que Marc est malade, Alex et Vincent se retrouvent à la piscine-bar.
            Nous avons le sourire, les montagnes approchent et la fin de la chaleur aussi.
                                                              Le rafraîchissement local.
Camping dans une Finca (ferme), Dabeiba.
                                                                La grimpette à Dabeiba.
    Nous retrouvons de tout sur le chemin.
   Village indigènes dans les montagnes.
                                                   Vous avez demandé des routes poussiéreuses.
   Ville de Canasgordas dans les montagnes.
         Canasgordas et ses rues typiques.      
  Luc dans sa moto-taxi ravit.
                                          Vue matinale quand on prend le "touk touk". N'est ce pas Luc.
                                            Vue sur les plantations de café, il fait donc frais.
La descente vers Santa Fe.
Les tri-bleus.
    Santa Fe de Antoquia, la place.
  La vue des montagnes rend fou.
                                                Victoire du sommet pour un Luc le bien heureux.
                                             Carlos qui nous a fait traverser le tunnel et la ville.