Notre séjour à Uyuni aura été de courte durée, trop de touristes au mètre
carré et une ville avec peu d'attrait si ce n'est son cimetière de trains. Par
contre, nous ne partirons pas sans profiter d'un petit dejeuné "All you
can eat" au grand plaisir de Marc qui fait regretter au proprio de proposer cette formule à des
cyclistes ( je l'avoue, je me suis bien défendue aussi, il faut dire que
c'était un vrai petit dej américain, c'est rare, à bas les œufs frits sur du
riz). Allez hop! Direction Potosi... Nous attendant à rien niveau route, nous
serons surpris par celle ci et cette fois nous ne parlons pas de dénivelé mais
de géologie... Tous d'abord, retour à la douceur de l'asphalte neuve (après
tant de kilometres de piste, une jouissance) puis la rareté des véhicules, une
route quasi pour nous tous seuls :joie. Une des plus belle route de la Bolivie
à mon goût, avec des changements de paysages tous les 20 kilomètres environs,
des formations géologiques aux couleurs et aux formes diverses, qui n'ont rien
à envier à l’Utah des Etats Unis, des plaines, des cours d'eau et partout les
nouveaux amis de Marc: les lamas avec leurs colliers et boucles
d'oreilles...sexy! Souvent, nous avons tendance à réduire la Bolivie à l'altiplano
mais il y a vraiment un autre monde sortie de celui-ci... un début de diversité
culinaires avec le retour des fruits et légumes, retour aussi de la couleur
verte dans le paysage, un métissage des gens et des cultures... D'ailleurs nous
essuierons maintes festoyades religieuses et autres festivals dans les villes
et les villages. Ici, tout est pretexte à la fête, tout les saints y passent et
si il en manque, on en invente. Il y a toujours l'orchestre de l'école locale,
les costumes traditionnels, la danse, les processions et bien évidamment
l'alcool, qui coule à flot... et nous voyons un visage heureux et vivant de la
Bolivie.
Potosi fut jadis une des villes les plus riches et peuplées du monde grâce
à sa mine d'argent. Quand le filon qui semblait inépuisable s'est tari, la
ville a sombrée et n'est plus aujourd'hui que l'ombre de ce qu'elle fut. Seuls
témoins de sa gloire passée les belles églises et bâtiments coloniaux que l'on
tente de conserver. Elle est aussi, pour une ville de cette taille, la plus
haute au monde, à tout près de 4000m d'altitude. Nous y resterons un peu plus
que prévu, le temps que j'arrose la salle de bain de l'hôtel de tous ce qui
peut sortir du corps... Ouep! Je sais, c'est déguelasse... Une fois remise sur
pied, nous mettons deux jours pour rejoindre Sucre, réputée pour être la plus belle ville de la Bolivie. Nous
ne les avons pas toutes vu pour le confirmer mais c'est éffectivement une belle
ville, avec ses bâtiments blancs aux toîts du tuiles ocres, ses grands parcs et
ses places remplit d'étudiants habillés à la dernière mode... On pourrait
aisément se croire dans une ville du sud de l'europe. Sur les quelques jours
que nous y passerons, nous en profiterons pour peser Marc qui montre des signes
clairs d'amaigrissement. Verdict: 10 kilos en moins par rapport à sa dernière
pesée, en Colombie, où il faisait 82 kilos. Faut dire qu'en cambrousse les bons
petits plats manquent et le riz et le poulet,
ça écœure à force. Nous profitons d'être à Sucre pour se refaire des
forces à coup de restaurant chinois, de farniente totale, restaurant
international, cuisine de Noémie rempli
de légumes accompagnée de bon vin rouge bolivien (vraiment pas mal du tout) et
de gâteries au chocolat pour couronner le tout... C'est le ventre bien plein et
les jambes démeangeantes que nous
quittons Sucre en direction de Vallegrande pour 6 jours de route dont 3 sur les
traces du Che... Petite anecdote, nous trouvons à Tarabuco, à notre auberge,
une affiche publicitaire peinte par l'oncle du proprio pour une exposition de
ses oeuvres à... Béthune en France! Là où j'ai grandi... Belle coïncidence. Là
bas, nous y fêterons nos 30 000 kilomètres avec une bouteille de Del valle (un
cidre argentin). C'est pas du champagne mais le bouchon fait "pop"
quand même.
La route asphaltée se termine et ne reviendra qu'après Vallegrande. Le
paysage est ésolé mais de toute beauté, seul le minuscule trait de la piste sur
les montagnes à perte de vue atteste d'une possible présence humaine. Nouvelle
résolution : Ne plus jamais croire un bolivien qui dit c'est " pura
baja" (que de la descente). C'est IMPOSSIBLE! Ainsi pendant deux jours,
nous jouerons aux yoyos entre les montagnes avec des degrés de pente parfois
intenses. On se croirait même de retour au Pérou avec une montée de 2000m.
Seulement, au lieu se faire sur 50 voir 60 kilometres comme à l'accoutumé,
cette grimpette se fera sur seulement 30km. Et ca, ça fait mal! Le tout, sous
un soleil de plomb, nous avons eu beau partir tôt, à 8h le soleil nous fait
déja suer à grosses gouttes... enfin plus Marc quand même. Nous sommes aussi
acompagnés de nuée de moustiques, moucherons, taons bref tout ce qui vole et
veut votre sang (heureusement que les vampires ne sortent que la nuit car je
suis sur qu'ils se seraient mis de la partie eux aussi). Une journée épique qui
restera dans nos mémoires où dès le matin, nous rationnons la nouriture faute
de pouvoir se ravitailler... Et l'eau? C'est sûr, on en avez pas assez. Une
chance peu apres cette constatation nous croisons un village, euh plutôt,
quelques habitations le long du chemin où une dame remplit la cruche de Marc.
Le pauvre, il va devoir se taper la côte avec un extra de 10 kilos d'une belle
eau brune que nous prenons soin de traiter... Voilà, parés, nous débutons cette
ascention interminable, nous qui pensons qu'elle ne pouvait pas être aussi à
pentu tous du long, elle qui nous fait croire que le sommet est proche et qui
au virage suivant continue... La coquine qui nous fait finalement atterrir à la
Pukara où nous finissons vidés, usés. Pas le temps de courir se renseigner sur
le Che qui fait figure touristique dans les parages, en cyclistes vannés nous
en avons cure. Une bonne bière bien froide, un bon repas et une nuit de sommeil
nous retape pour engager la journée vers Vallegrande: la ville en laquelle
j'avais tant d'espoirs (wi- fi, restaurants différents, diversité...). Beaucoup
trop d'attentes, comme la "pura baja" qu'on nous annonce toujours
mais qui ne sera que montées descentes... Ah Vallegrande, ville qui aura le seul
mérite de nous avoir vraiment reposé car rien à faire et dont la seule mention
valable est d'avoir receuilli sous son aérodrome la dépouille de Che Guevara et
d'avoir un musée sur son passage fatidique en Bolivie (qui en passant n'ouvre
qu'à 18h???). Avide de vie, de variétés, d'attraits touristiques, nous
descendons (vraiment cette fois) vers Samaipata qui a plus à offrir à des
cyclotouriste en mal de bonne bouffe, d'activités et d'un urgent besoin de
trouver de quoi à lire... car il reste plus d'une semaine avant le vol du
retour.
Uyuni,cimetiére de trains.
Route vers Potosi.
Les amis llamas décorés.
Proche de Potosi.
Uyuni,cimetiére de trains.
Route vers Potosi.
Les amis llamas décorés.
Proche de Potosi.
Potosi vue de l'hostel.
Sucre vue de des hauteurs.
Route du che
Tarabuco, festoyade des 30000 kilométres.
En avant vers la Higuera.
Éboulement sur la route vers Pukara.
Désert avant la côte ^pour la Higuera.
Chita, au refuge de Samaipata.
Coati.
Épouilement de Chita au refuge de Samaipata.