Lac Titicaca et altiplano Bolivien.


  Deux jours seulement à Cuzco, bye bye les gars déguisés en Inca accompagnés de leurs alpagas chapeauter, au revoir mesdames en habits traditionnels qui bottent le cher agneau qui les rend cute pour une photo, adios gringos à foison, adieu richesses incas que nous n’aurons même pas visitées. Juste le temps de réparer vélos (nouvelle roue et pédales jaunes fluo pour  Marc), de se gaver à la boulangerie à côté de l’hôtel, de s'occuper des soins dentaires de mademoiselle Noémie qui souffre encore dès le lendemain de ses maudites dents (ironie du sort : « qu'on les lui arrache une bonne fois pour toute »). Et zou! Nous prenons un bus pour Puno. Ainsi nous trichons encore... Euh sauvons du temps. Nous réglons nos tampons de sortie du Pérou avant  de se diriger vers le côté nord du lac Titicaca (cette route est si peu empruntée qu'il n'y a même pas de poste frontalier entre les deux pays). Une fois cette mesure prise, nous passons par une route moins fréquentée et longeons le lac afin d'éviter le trafic et l’infâme ville de Juliaca, laide et sale à faire peur (nous l'avons traversé en route pour Puno et même en bus, on avait hâte d'en sortir). 

Après 3 jours sur le plat des  berges du lac (quoique quelques belles montées tous de même) et parfois avec du vent (chose qui ne nous est plus tellement familière), nous passons incognito la frontière bolivienne où nous nous croyons perdus. Un "no man land" sur des kilomètres croisant seulement un village fantôme sur une route de terre dans un état lamentable qui grimpe à 400 m au dessus du niveau du lac. Nous avançons sans trop savoir où le chemin nous mène pour finalement aboutir à Puerto Acosta où la fête nationale bas son plein. Nous avons droit aux défilés officiels et les gens sont extra sympathiques, nous conviant même au repas. Les papiers d’entrée fait avec un peu de retard (normal, c’est la fiesta), nous rejoignons par une route de terre pourrie le prochain village où nous réalisons que la fête ne se limite pas qu'à de beaux défilés. En arrivant sur la place, jonchée de déchets et de gens assis en rond par groupes à même le sol, on est saisit par l’odeur de "robine" et d'urine avec vue sur les "borrachos" qui pissent un peu partout sans même essayer d'être discrets. Nous avons même du mal à trouver une personne sobre pour renseignements, nourritures et quelque chose à boire autre que de la bières. Pas glorieuse l’image des indigènes boliviens... Quoique, un étranger qui débarquerait au Québec un soir de St-Jean aurait surement la même impression des québécois. Comme tout est fermé, nous devons nous éloignés de la ville pour camper, pas d’hôtel ce soir, le froid sera au rendez-vous. Le lendemain, c’est tout le contraire, pas un bolivien à l’horizon, c’est  comme Marc l`appelle "la journée nationale de la gueule de bois". Difficile de trouver à manger, se loger, se renseigner quand il n’y a pas âme qui vive… Enfin, il y a tout de même quelques survivants. Ce ne sera que le troisième jour, que le vrai visage de la Bolivie se révélera à nous. Les gens loin de l’image réservée et nonchalante qu’on leur donne, sont sympathiques et tout sourire. La nourriture, qu'on nous disait peu variée, n'est en fait pas plus mal qu'au Pérou et en plus nous redécouvrons, à notre grand plaisir, du vrai bon pain qui croque sous la dent digne du savoir-faire français. 

Ces premières journée en Bolivie, nous mènerons à Tiwanaku, site archéologique où se trouve de la bien connue porte du soleil (oui oui! comme dans l'intro des mystérieuses cités d’or) où nous jouons avec plaisir les touristes. Puis il fallait bien aller à La Paz, mais comme Marc n’était pas emballé (comment on appelle la déjà la phobie des grandes villes chez les cyclotouristes?), nous nous payons un collectivo afin d’éviter l’insensé trafic de la ville... Cette idée valait presque un prix Nobel… Jonglages entre les trop nombreuses voitures où chaque centimètre se gagne à coups de volant brusques et de klaxons, une route qui descend en entonnoir jusque dans la ville, les étals sur les trottoirs qui débordent dans la rue et les piétons au travers de tout ça... Non, vraiment, nous sommes bien contents d'avoir laissés un chauffeur naviguer dans ce chaos pour nous. Une fois à pied, les vélos bien rangés à l'hôtel, nous tombons sous le charme de la ville. Quoique le premier jour, nous sommes un peu sous le choc de voir tant de monde, de ce marché vivant partout dans les rues, de cet immense "chaos fonctionnel". Passée la période d'adaptation, nous y pataugerons avec délice pour 3 jours. 

La frénésie de la Paz passée, un bus prit pour Oruro (c'est le dernier, on vous le jure), nous nous dirigeons vers les déserts de sel. Deux journées poussiéreuses plus tard, sous le thème d’un paysage bucoliquement plat et désolé où les lamas semblent se plaire, nous entamons le salar de Coipasa. Il nous surprend puis nous apprend le mot patience; voir pendant 3 heures la terre devant nous se rapprocher imperceptiblement. « C’est PAS le Pérou. » Fabuleuse sensation de liberté que de rouler sur cette étendue parfaitement plane, parfaitement blanche, parfaitement épurée, que le blanc du sel et des nuages, le bleu du ciel et les quelques montagnes au loin pour nous rappeler que nous sommes toujours sur terre. Entre les deux salars, nous ne parviendrons pas à battre  de records de vitesse, Noémie battra plutôt celui des chutes et du pétage de coche : 40 km en une journée dans du sable à devoir pousser la moitié du trajet, mémorable! De surcroît, une palme pour Marc (qui la réclame) pour avoir trouvé avec brio, sans détour, ni anicroche, le bon chemin. Armé seulement que d’une boussole, d'une mini carte topo sur le i-pod et de son GBS (gros bon sens: sens de l'orientation naturel propre aux hommes et hérité de leurs ancêtres chasseurs)… Ici, pas un seul panneau de signalisation, aucune personne rencontrée de toute la journée pour nous indiquer laquelle de toutes ses pistes qui s'entrecroisent est la bonne. Chemin faisant nous croiserons quelques villages fantômes dont un où nous nous arrêterons pour la nuit. Rescapés de ce tronçon à la vue du village de Llica juste avant l'ultime récompense le salar de Uyuni: une fiesta avec tous ce qui en suit... Borachos (ivrognes), beaucoup trop de monde, après 3 jours à ne croiser pratiquement que des lamas, de la musique trop forte qui me bercera toute la maudite nuit...Puis pour couronner le tout la forte odeur de solvant de l'unique chambre restante qui nous oblige à dormir toutes portes battantes... Dites vous, en bref, que j'en ai eu pour mon râle du matin... Disons que nous étions heureux de retrouver la solitude du salar pour deux jours. Quoique moins blanc que prévue (les jeeps, ça laisse des traces brunes), moins épuré aussi (les touristes, ça laisse des traces de canettes de bières partout, non, un cycliste c'est propre et conscient, ça emporte ses détritus), plus achalandé, quoique la chance tourne encore en notre faveur... Nous nous disions que c'était pas si pire les jeeps mais nous comprenons le pourquoi du comment arrivée à Uyuni: gréve civile, barrages, rues bloquées, seul quelques compagnies honteuses avaient emmenés les touristes en jeep, histoire de se faire beaucoup d'argent au lieu d'être solidaire à la cause ... Bref la ville qui nous accueille semble déserte et en état de siège pour la journée ce qui nous laisse le loisir de se réadapter au confort urbain avant d'entamer l'ultime étape de notre voyage.


                                            Lac Titica et ses barques pour ramasser les roseaux.
                                     La Frontière Pérou/ Bolivie sans drapeau, ni âme qui vive.
                                                     A Puerto Acosta, la fête bat son plein.
                                                     Vue des hauteurs sur le célèbre lac.
                                                        Site Puma Pumku à Tiwanaku.
                                             La fameuse porte du soleils sur le site principal.
                                              Vue sur la cordillera Real en allant vers La Paz.
                                                               L'entrée dans la ville.
                  Au marché dit "aux sorcières", petite tradition locale morbide: les fœtus de lamas entre autres.
                           La Paz et ses montagnes autour pour apaiser la frénésie de la ville.

                                     Voilà un aperçu de l'altiplano et de la désolation bolivienne.
                                                           Yes,du plat à perte de vue.
                               Au village fantôme de Buen Retiro en allant vers le salar de Coipasa.
L'immaculé salar de Coipasa et Noémie.
Et oui, nous poussons. La route est belle, pourtant.
                                    Les lamas vont envahir la terre et nous manger tous...Euh, non.
                                                                      Pas celui-ci.
                       Pour s'orienter dans le salar de Uyuni; suivre les pistes de 4x4 jusqu'à l'horizon.
                                                        Accro narcissique en couple.
                                                  C'est pas "cute" ça, avec le soleil couchant...
                                                    Nous vous quittons en  pas de géant.

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