C'est normal au Mexique...

       Après une semaine d'attente infructueuse pour un voilier, nous nous résignons à traverser la mer de Cortès par le ferry. Nous commencions à trépigner et nous encroûter pas mal même si l'arrêt obligé a été bénéfique pour mon pied qui a cessé d'enfler vers la fin du séjour. Mauvais timing pour une "ride" en voilier.
Ça s’annonçait aussi mauvais timing pour Mazatlàn qui se disait "sold out" pour deux mois dut aux festivités de noël... Nous étions résignés à aller à Topolombampo, à 450 km au nord de Mazatlan,  mais non sans une résignation mal digérée. Mais comme rien n'est  normal au Mexique, je réussis, non sans écœuré la préposé avec des " por que" répétés, à obtenir deux billets pour Mazatlan. Un cadeau que nous n'attendions plus et pour mettre la cerise sur le gâteau, un couple du Colorado rencontré au camping, Linda et Steeve, nous conduise au terminal. La route vers le terminal, que nous avions faite à vélo quelques jours auparavant, nous avait déplus par ses courbes à l'aveugle, son accotement fantôme et ses véhicules "speedy gonzales".

      Enfin, nous allions découvrir l'autre côté du Mexique.
Sur le ferry l'espace voitures/camions est ridiculement gigantesque face au minuscule de l'espace passagers où nous nous entassions. Le trajet n'est pas de tout repos: dormir dans un "lounge", n'est pas chose simple et il faut enjamber les corps endormis un peu partout. La majorité des passagers sont des camionneurs et nous sommes les seuls touristes voyageurs et décidément je suis une des rare femmes et la seule sans enfants ou enceinte, c'est comme ça au Mexique.

Nous voilà au "vrai Mexique" et l'ambiance bat son plein. La musique, un peu trop forte à mon goût, retentit des commerces, donnant un air de fête le jour et  la nuit. Ici , les hommes dominent du haut de leur fière moustache, me sifflant au passage et ce même en présence de Marc ;p  Et ceci non pour la charmante créature que je suis, il le ferait à toutes. Quoi, il faut bien se lancer quelques fleurs, laissez moi y croire.

Les routes restent aléatoire niveau sécurité, trouver une bouche d’égout à moitié cassée compromettant  la trajectoire linéaire, est chose courante. Beaucoup de véhicules sont des "poubelles ambulantes" qui n'auraient pas le droit de circuler sur nos routes, ça fait juste peur à les voir aller . Il y a aussi des vaches paissant au milieu du terre plein de l'autoroute tout comme des chevaux ,des ânes. Des chevaux conduit par un cycliste, une poule sur un parking, des chiens plus miteux que jamais nous aboyant en dératé (pas encore de cas "batte de Baseball" à notre actif),  tous ça font aussi partie du folklore. Moi, j'adore ça le bazar urbain, ça change des rues bien rangées et toutes pareils du nord de l`Amérique. Ici il y a toujours de l'action.

Mais comment ne pas aimer le Mexique où:
-Obtenir une information authentique est souvent à vérifier avec d'autres personnes. 3 avis ici valent mieux qu'un... Il faut faire la moyenne.
-Le soleil est toujours présent avec le sourire charmant et les yeux pétillants des gens sur la route, nous lançant un "hola hola buena" au passage.
- Place aux vrais saveurs, le piquant c'est du vrai piquant qui arrache la gueule.
 Et surtout, une fois à Mazatlan, nous constatons une singulière différence d'avec la Baja, tous est luxuriant, verts, abondant la faune/ flore comme les humains d'ailleurs qui de ce coté ci de la mer de Cortès ont perdu du gras et sont plus dans "les normes" dictées par nos sociétés. Ainsi Marc découvre avec bonheur que les mexicaines sont belles... Quant a moi, une moustache n'a jamais vraiment embellie personne autant une femme qu'un homme, et j'ai un peu de mal à les dire "cute" mais ils sont charmants.Nous découvrons avec un plaisir naïf et enfantin, les arbres fruitiers qui en plus de donner de meilleurs pitances qu'au Canada (enfin c'est probablement du Mexique qu'ils proviennent pour la plupart  mais ici ils sont frais, mûrs.) sont pour une bouchée de pain. Nous nous exclamons à la vue d'un tatou, d'un opossum mort et je faiblis en remarquant un alligator prés de la route ou une tarentule sur le bas côté, d`'ailleurs  vous m'excuserez, mais je ne me suis pas arrêtée pour prendre des photos de ces bestioles, genre "j ai trop la frousse, on verra demain". Il y a enfin de vrais accotements sur l'autoroute ce qui nous permet de relaxer et nous donner le temps de nous étonner du paysage. C'est aussi pas mal moins cher, ouf, nous nous demandions quand souffler côté rattrapage de budget et ceci est valable même niveau hôtels... Le fait est qu 'il y'a beaucoup beaucoup moins de touristes.

On aime moins les routes secondaires, trop étroites avec leurs courbes à l'aveugle et le climat... (qui est parfait pour profiter de la plage ou de la piscine mais pas pour faire du vélo). Ce n'est pas sans devoir nous adapter que nous parcourons le pays.  Pour en avoir fait l'expérience, midi c'est trop tard pour être encore sur la route, la chaleur est trop intense, et nous risquons bien plus l'insolation que l’excès d'effort quoique le Mexique, c'est loin d'être plat.  Il faut de surcroît revoir le rythme: se lever avec le chant du coq qui peut commencer à 3 comme à 4h  du matin mais pour nous ce sera 4h 30 afin d'être prêt avant 6h... Puis dés 11h ,on cherche une place  pour reposer à l'ombre nos carcasses pleines de sueur car  pour suer nous en suons un coup...Vive les tropiques.... Nous aimons vraiment le Mexique mais il nous demande une adaptation tant côté rythme de vie (la siesta de midi jusque 16h)que niveau nourriture locale que nous ne cessons d'essayer.  Les fruits réintègrent à ma plus grande joie notre menu et nous régalons de saveurs exotiques qui ne traversent pas les frontières.

Nous sommes désormais à Puerto Vallarta, qui est pleines de grâces. Cette ville fait très "nord américain" ce qui ne nous surprend plus quand nous constatons la quantité de "snow birds"(terme désignant les américains venant se sauver de l'hiver dans les tropiques) qui y passent l'hiver. Nous y prenons un peu de temps et en profitons, nous, hommes des cavernes que nous sommes devenus, avant de nous diriger vers Acapulco.    

                                              
                                                                Notre tipi à La Paz...
                                                          Changement de machine à La Paz.

                                                                    " Photobomb"
                                                            À Acaponeta, camping de luxe.
                                                  La jungle entre Mazatlàn et San Blas.
                                                                  Plaza de San Blas.


           Rivière aux crocodiles mais le matin ils dorment, ça change de la veille ou il y en avait une vingtaine.

Ici c'est pas de la glace que vous risquez de prendre sur votre voiture.
                                                                        Iguane.
                                                                    Penita de Jaltemba.
                                                   Coup de chaleur de Marc. Repos mérité.


Aucun commentaire: