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L'Équateur, pour nous ce n'était que le pays où passe la ligne du même nom, signifiant notre entrée dans l’hémisphère sud. Un pays qui parait bien petit face aux géants qui l'entourent, une simple transition entre la Colombie et le Pérou. Et bien l'Équateur s'est avéré beaucoup plus que ça. Nous avons pas mal été surpris et enchanté par la beauté des paysage et aussi par la rudesse de la cordillère des Andes et ses volcans aux sommets enneigés.

En terres Équatoriennes, nous voyons dès l'entrée une nette différence d'avec la Colombie: quasi plus de motos ou de scooters (au revoir les dangers publiques qui doublent sans même prévenir, sauf si on considère que klaxonner en dernière minute est un signal pertinent), de belles routes avec de l'accotement s'il vous plait, des plats différents où le cochon d'inde est dans les assiettes mais encore trop dispendieux pour que nous puissions en faire l’expérience (probablement au Pérou). Le seul point négatif pour l'équateur est le retour des satanés chiens errants plus agressifs que jamais. Nous nous armons de trucs pour les effrayer, Marc feinte les coups de pieds avec ses clips (hhihii, fer en dessous), jets de roches, les cris terribles tels les hakkas des rugbymans (parfois c'est à mourir de rire) ou tout simplement stopper nos montures.... Encore des aventures, il faut dire que notre passage aux douanes sonnait trop facile pour en rester là… Non, rien au niveau police et douane mais encore des ennuis mécaniques (le cadre de Marc a été ressoudé). Nous les cumulons... avec le sourire tous de même. Vous désirez probablement savoir ce qu’y en découle, curieux comme vous êtes… La roue de Marc, pour changer, à déclarer sa fin de vie (le moyeu cette fois). Donc nous voilà en pays neuf avec une roue qui dit adios, good bye!

Il y a aussi les Andes (j’avais même pas envie de leur mettre de majuscule tellement elles sont difficiles à vivre les belles) qui ne nous laissent aucun répits. On aurait pu suivre la côte ou passer du coté de l'Amazonie (oriente) pour se faciliter la vie mais nous en avons assez de la chaleur et préférons la fraîcheur des montagnes. Par contre il y a un prix à payer, les dénivelés de 1000 m et plus sont quotidiens et on doit faire le yo-yo entre 2500 m et 4500 m d'altitude. Oui, il y a la vue certes, mais impossible d'avoir une journée sans se sentir vider le soir venu.

Enfin, arrêtons avec mesdames les Andes car rien qu'à les évoquer mes genoux, cuisses, et bras souffrent… En un mot tous mon corps se souvient du tribut nécessaire pour les dominer. Revenons à notre roue. Nous voilà à San Gabriel, pas mal perdue, à la recherche d’une roue de remplacement quand nous rencontrons Bastien, un Français en stage ici, qui nous accueille tous naturellement chez lui avec sa colloc Soizic. Nous passons de bons moments, quoi que bref, à se compter moult anecdotes. Nous repartirons le lendemain avec une roue neuve et de beaux souvenirs, merci les anges de la route.

Quelques montagnes plus tard, nous nous attardons pour deux jours à Tumbaco à 15 km de Quito dans une casa de ciclista, chez Santiago plus exactement. Figurez-vous qu’il reçoit avec un sourire du tonnerre, un accueil des plus plaisant, et une curiosité insatiable quelques 100 cyclistes à l’année et ça ne fait que croître, car entre cyclistes, le mot se passe. Un petit congé, histoire de prendre des forces et de visiter la capitale Quito. J’en resterai ma foi traumatiser d’avoir escaladé dans la basilique (monter c'était trop facile) pour contempler la vue et voler quelques photos. Ainsi, j'ai dut emprunter des échelles après être passées au-dessus de la nef par un pont de bois ballant et me retrouver à je ne sais combien de mètres au dessus du sol avec pour seul appui une barre de fer brinquebalante ou des pierres en friche… j’en tremble encore.

C’est grâce à ce petit intermède que nous rencontrons Lucie et Alberto, un couple espanamericain (c'est ce que ça donne quand Espagne et États-Unis se marient), avec qui nous partagerons la route et quelques beaux défis (pourquoi suivre la pan-am quand il y a des routes qui passent presque au sommet des montagnes). Marc n'aura pas eu à attendre longtemps avant d'avoir ça revanche sur la "trampolina de la muerte" et nous finirons par grimper le flan du Cotopaxi, un volcan de plus de 5000m d’altitude . D'ailleurs, ici c’est assez fertile au niveau volcans. Disons que ça pousse bien ;p Il aura fallu 2 jours de routes au revêtements douteux et de sentiers "level hardcore" pour franchir 70 km et passer de 2500 mètres à 3800 m. Ouf! J’en perds le souffle rien qu’à l'écrire, et comme ce n’était pas suffisant nous prendrons "une journée de congé" pour nous rendre (avec les vélos chargés rien de moins) jusqu'au refuge pour les alpinistes à 4600 m. Un petit défi contre l’altitude, 6 kilomètres de torture avec un dénivelé de 800 mètres. Ça parait peu, sauf si vous faites le calcul, mais dites vous que pour y arriver on a du pousser les vélos sur les 3 derniers kilomètres, surtout grâce à  l'orgueil, les muscles brûlants et le souffle cours avec l'oxygène rare, afin de pouvoir dire nous l’avons fait. Un renard de Magellan nous a même accueilli. Maintenant vous pouvez dire qu’on est des barjos. Faut préciser qu'à 4 il est plus facile de se convaincre mutuellement qu'il est tout à fait censé de grimper jusqu'au bout de ce "cul de sac".

Marc en a eu pour son argent mais apparemment pas assez car nous décidons de continuer avec nos charmants compagnons vers le lac Quilotoa. Une chance qu’ils sont de bonnes compagnies et que nous avons du bon temps car l’épreuve est au goût du jour… 6 journées pour s’en mettre plein la vue et pleins les jambes… Accéder au lac Quilotoa se sera avéré une dure ascension parsemée de travaux routiers, de routes de gravelle et de montées toujours plus abruptes à mesure que nous approchons de notre but. Notre "journée off" pour randonner autour du cratère du volcan où est situé le fameux lac fut bien plus ardue que prévue, un bon 5 h de marche, avec Marc en mode panic sur les sections du sentier qui sillonnent le long des crêtes avec pour barrières de sûreté le vide de chaque coté. Le vertige est au rendez-vous.

 Un petit arrêt à Banos dans les sources thermales chauffées par un autre volcan, le Tungurahua, histoire de relaxer tous les muscles endoloris, d’avoir une douche extra chaude, chose rare avec le camping qui est de retour en force et de se préparer afin d’affronter les 800 kilomètres restant avant ma bête noire : le Pérou. Le petit détour par le Chimborazo, encore un autre volcan, qui nous aura boudé la vue et nous aura bombardé de pluies glaciales et brumes. Nous aurons au moins vue des Vicunas (vigognes), sorte de lamas sauvages au cri aigu qui conviendrait plus à un petit rongeur. Après ce passage humide et frette, un arrêt à Riobamba pour vous écrire avant d'attaquer les "quelques" kilomètres direction Pérou.

                                                              Fabien et Soizic, à San Gabriel.
                                                       Bienvenue sur la ligne de l'équateur.
                                       Vue sur Quito, du haut de la basilique del voto nacional.
                                              A Tumbaco, avec Santiago à la casa de ciclista.
                                             Cochons d'inde en brochette, bon appétit.
                                                     Sur les traces du Cotopaxi.
                                           Campement sur les bords du Cotopaxi à 3800 mètres.
À l'aube, le volcan se révèle.
                                 Enfin le volcan Cotopaxi, une photo s'imposait avec Lucie et Alberto.
                                              Allez, nous débutons l'ascension du GÉANT.
                                       Au programme, 6 km de grimpette dans la gravelle et les lacets.
                                                     Accueil du renard de Magellan au top.
L'équipe de choc épuisée au sommet .

                         Lucie et Noémie arrivent 1 heure après en poussant les montures infernales.
Petite idée de l'altitude grâce au G.P.S d'Alberto.

Détour par le lac Quilotoa.

                                Surprise de beauté en arrivant au lac Quilotoa mais il fait frette.
                                     Quant le soleil se met de la partie, les couleurs se révèlent.
        Vue de l'autre côté du cratère du volcan, regardez bien les routes, nous les avons traversés.
                            Randonnée éprise de vertige, suivez le chemin, oui c'est bien ce que vous voyez.
Fin de la randonnée.
                                     Vers le retour sur la panam avec en fond moutons et bergère.
                               Un volcan en attend pas un autre, campement pour le Chimborazo.
                 Raphael, un cycliste polonais et sa monture rencontré sur le chemin, 10 ans de route.
                                      Le Chimborazo qui nous boude un peu derrière ses nuages.
Spécialité locale.




3 commentaires:

Sofrite et Pacouille a dit…

Tasty !! Cochons d'inde en brochette :)

Organisatie Reünie HIVT – De Vijftigers a dit…

Wow! Il y a presque 20 ans, j'ai fait un voyage à l'Equateur aussi. Cela paraît loin, mais je me souviens bien du Cotopaxi. Chapeau pour l'avoir monté! J'ai essayé à pied, mais le mal des hauteurs en pouvait plus que moi... Je vous souhaite un bonne continuation, sans pannes!
Caroline

Unknown a dit…

Bonjour !

Encore bravo et merci pour nous avoir partagé sur votre blog votre aventure dans ces coins fantastiques du monde et aussi vos très belles photos (du lac et du volcan)..! Je vous souhaite bon courage et bonne continuation ! Et bonne santé à vous deux !

Jens (un français d'origine malgache à Québec)